Lancement d’Open Food Facts : contribuez à la Food Revolution !

Lancement d’Open Food Facts : contribuez à la Food Revolution !

Cela fait maintenant plus de 6 mois que nous travaillons sur Open Food Facts, une base de données libre et ouverte sur les produits alimentaires. Nous avions prévu de lancer le site publiquement courant juin, mais nous avons appris la semaine dernière l’existence du Food Revolution Day organisé par la Fondation de Jamie Oliver ce samedi 19 mai 2012. Les objectifs et moyens du Food Revolution Day sont si similaires à ceux d’Open Food Facts que nous avons décidé d’avancer le lancement pour coïncider avec cette journée de la révolution alimentaire.

Food Revolution Day on 19 May is a chance for people who love food to come together to share information, talents and resources; to pass on their knowledge and highlight the world’s food issues. All around the globe, people will work together to make a difference. [..] We want to inspire change in people’s food habits and to promote the mission for better food and education for everyone.

Open Food Facts c’est exactement celà :

  • un projet collaboratif qui rassemble des personnes intéressées par l’alimentation qui mettent en commun leurs connaissances, leurs talents et leurs ressources pour créer une base de données libre et ouverte sur les produits alimentaires.
  • un projet citoyen auxquel peuvent participer des personnes du monde entier pour changer les choses.
  • un projet qui a pour but d’aider les gens à changer leurs habitudes alimentaires, d’inciter les fabricants à proposer de meilleurs produits, et de participer à l’éducation et à la recherche sur l’alimentation.

Une base de données sur les produits alimentaires du monde entier

De plus en plus d’informations sont présentes sur les étiquettes et les emballages des aliments : à la nature, quantité, origine, et liste des ingrédients s’ajoutent maintenant souvent la liste des allergènes, un tableau de composition nutritionnelle de plus en plus complet. Des labels (Label Rouge, Bio, Commerce équitable etc.) y figurent. Et on voit apparaître d’autres indications telles que l’empreinte carbone.

Mais qui en faisant ses courses à le temps de retourner les paquets, de lire les étiquettes, de comparer les informations ? Qui connaît la liste des 2000 additifs alimentaires par coeur (au lieu du nom de l’additif, les fabriquants font souvent figurer un code comme E330 pour l’acide citrique par exemple) ? Et qui sait quels sont les additifs à limiter ou à éviter ?

Open Food Facts a pour but de regrouper toutes ces informations aujourd’hui éparpillées sur des dizaines de milliers d’emballages pour qu’elles soient facilement consultables et comparables.

Une base de données aux utilités multiples

Vous aider à faire de meilleurs choix

  • pour décrypter les étiquettes
  • pour comparer les produits et trouver des produits similaires plus sains
  • pour trouver des produits qui ne contiennent pas (ou moins) certaines substances que l’on veut éviter : graisses, sels, additifs, allergènes etc.

Inciter les industriels à proposer des produits plus sains

  • en notant les produits et en publiant des comparatifs de composition nutritionnelle
  • en vérifiant les allégations du type « 25% de sucre/sel/gras en moins par rapport aux autres produits de la catégorie »

Aider la recherche

  • en croisant les données avec celles d’autres études, les chercheurs peuvent essayer d’établir des corrélations et tenter de faire le lien entre certains ingrédients et certaines maladies.
  • on peut par exemple comparer la composition moyenne des produits commercialisés dans un pays par rapport à celles des autres pays.

Une base de données libre et ouverte

Certains d’entre vous connaissent certainement d’autres sites, services ou logiciels qui possèdent une base de données de produits similaire. Alors pourquoi en construire une nouvelle ?

La quasi-totalité de ces sites ou services ne permettent pas la libre reproduction et réutilisation de leurs données. Leurs conditions d’utilisation interdisent souvent expressement tout usage non-personnel et toute extraction d’une partie ou des totalités des données. Même lorsqu’ils sont publics ou semi-publics, la plupart des organisations et entreprises qui éditent ces services gardent jalousement leurs bases de données comme un trésor de guerre qu’il ne faut surtout pas partager afin de garder un avantage concurrentiel, ou afin d’en monnayer l’accès.

Nous considérons que les informations sur les produits alimentaires sont trop utiles pour les garder dans un coffre-fort, et nous avons donc décidé de faire exactement l’inverse : nous allons non seulement permettre, mais également encourager, la reproduction et la réutilisation de notre base de données de produits alimentaires, gratuitement, par tous et pour tout usage, y compris commercial.

Le paragraphe précédent évoquait des utilités mutliples pour ces données, mais il ne s’agit que de celles que nous avons imaginées. En rendant les données publiques, ce sont les cerveaux du monde entier qui vont imaginer des usages et des applications pour ces données auxquelles nous n’aurions probablement jamais pensé !

Les deux seules conditions pour la réutilisation des données sont l’attribution de la paternité (mentionner que les données proviennent d’Open Food Facts), et le partage aux mêmes conditions (si vous créez une oeuvre dérivée, vous devez également permettre sa reproduction et sa réutilisation).

C’est le même principe de fonctionnement que l’encyclopédie Wikipedia ou d’autres projets collaboratifs comme OpenStreetMap : les contributions sont volontaires et bénévoles, et l’oeuvre commune est librement reproductible et réutilisable.

Un projet où chacun est invité à participer

Lorsqu’on parle de données ouvertes (open data en anglais), on pense souvent d’abord à la libération des données que les gouvernements et grandes entreprises possèdent déjà. Le gouvernement français a ainsi entrepris d’ouvrir les données des administrations sur le portail data.gouv.fr.

Libérer les données publiques existantes c’est bien, mais on peut aussi prendre le problème par l’autre bout et proposer aux individus intéressés de rassembler eux-mêmes les données.

C’est ce qu’on appelle le crowdsourcing (qu’on pourrait traduire par « contributions ouvertes ») : un grand nombre de personnes mettent en commun leur créativité, leur savoir-faire, leur temps et leurs efforts pour rendre possible de grandes choses qui nécessiteraient sinon des années, ou même des décennies ou des siècles. Un très bel exemple est l’encyclopédie Wikipedia. Un autre moins connu est OpenStreetMap qui a pour but de créer une carte détaillée du monde entier, librement et gratuitement réutilisable.

Lorsque j’ai évoqué pour les premières fois l’idée de créer Open Street Maps, on m’a souvent dit que c’était un travail de Titan. Je vois ça plutôt comme un travail de fourmis. De beaucoup de fourmis. (même s’il est plus tentant de se prendre pour une divinité grecque que pour un insecte !)

Tous les éléments pour la réussite du projet sont en effet réunis :

  • Les informations sur les aliments sont disponibles, elles figurent sur les emballages.
  • Les technologies pour les collecter facilement sont accessibles : les téléphones mobiles sont de plus en plus dotés d’appareils photos de qualité et d’un accès à Internet, et il existe des versions libres et gratuites (open source) d’excellents systèmes de bases de données, de reconnaissance optique des caractères etc.
  • De plus en plus de personnes s’intéressent à ce qu’ils mangent et aux problèmes liés à l’alimentation.

Les informations, les outils et les personnes : tous les ingrédients sont réunis, et la sauce commence déjà à prendre ! Lorsqu’il a été décidé d’avancer le lancement au jour du Food Revolution Day, les premiers contributeurs ont mis les bouchées doubles (sans grossir toutefois car ils n’ont pas épargné leur énergie) et en moins d’une semaine, le nombre de produits référencés a quasiment doublé pour atteindre aujourd’hui 700 produits.

Bien sûr il existe bien plus que 700 produits alimentaires dans le monde, mais il existe certainement également beaucoup plus de personnes soucieuses de leur alimentation dans le monde que de produits alimentaires.

Nous vous invitons donc à nous rejoindre : il suffit de quelques minutes pour s’inscrire et ajouter un premier produit sur le site.

Bien plus que des produits, vous pouvez surtout apporter votre enthousiasme et vos idées pour améliorer le site ou imaginer des applications pour les données. Vous pouvez par exemple nous faire part de vos remarques, idées et suggestions sur le Forum des Idées ou nous contacter par e-mail : contact@openfoodfacts.org

Si le projet vous intéresse, vous pouvez également nous suivre sur Facebook : Open Food Facts en français, Open Food Facts (version internationale) et Twitter : @OpenFoodFactsFr (en Français), @OpenFoodFacts (en anglais).

Des versions internationales sont en cours de développement et accessibles sur openfoodfacts.org. Si vous souhaitez donner un coup de main pour la traduction, nous sommes preneurs !

En avançant le lancement et en faisant en une semaine ce que nous avions prévu de faire en trois, il subsiste très certainement de nombreuses imperfections. Nous espérons que vous ne nous en tiendrez pas rigueur et que vous nous les signalerez pour qu’elles soient corrigées.

Un grand merci aux tous premiers contributeurs qui ont rendu ce projet possible !

Merci et Joyeux Food Revolution Day !
 

Open Food Facts



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