Toutes ces petites choses qui font Open Food Facts : récit d’une semaine bien remplie !
Open Food Facts grandit beaucoup et grandit très vite, et cela grâce à l’énorme travail des bénévoles qui participent au projet. Car il ne s’agit pas d’un travail de titan, mais d’un travail de fourmis, de beaucoup de fourmis !
En plus de la collecte citoyenne grâce à laquelle plusieurs milliers de nouveaux produits sont ajoutés chaque semaine dans la base Open Food Facts, c’est en effet tout un fourmillement d’autres activités qui font avancer le projet dans des directions très nombreuses et surtout très diverses. Pour vous en donner un aperçu, je présente ci-dessous une bonne partie d’entre elles (parmi celles auxquelles j’ai participé où que j’ai vues passer sur le groupe des contributeurs ou sur le Slack). Comme vous verrez, c’était une semaine bien remplie, mais pas tellement différente de toutes les autres semaines ! Si vous souhaitez nous aider dans un domaine ou un autre, vous êtes donc plus que bienvenus !
On ne fera peut être pas un compte-rendu aussi complet chaque semaine, mais si vous trouvez celà intéressant, on pourrait essayer d’en faire un périodiquement, avec à chaque fois une nouvelle personne pour rassembler et présenter les initiatives du moment, afin d’avoir des points de vue différents du projet. Je (Stéphane Gigandet, créateur du projet) commence :
Un lundi au Luxembourg
La semaine démarre au Luxembourg pour Pierre et moi : nous étions invité à présenter Open Food Facts dans les bureaux de l’Office des Publications (également en charge des données ouvertes) suite à notre participation au EU Datathon à Bruxelles en septembre, dont nous avions été l’un des lauréats avec notre projet (réalisé avec l’aide de Léonore, Thomas et Rares) combinant OFF et les données de l’EFSA sur le risque de surexposition aux additifs. Comme à Bruxelles en septembre, notre présentation a reçu un très bon accueil, et l’Office des Publications va nous mettre en relation avec d’autres agences européennes.
C’est aussi celà l’Europe : des citoyens vivant dans des pays différents qui s’unissent pour créer un projet international en utilisant les données ouvertes par l’Union Européenne et chacun des pays membres.
L’interview Eco de Jean Leymarie sur France Info
Mardi soir, j’étais l’invité de Jean Leymarie pour son interview éco sur France Info, à écouter ou à voir en replay.
Un nouveau groupe local à Lyon
Mardi soir c’était aussi la première réunion du premier groupe local Open Food Facts, à Lyon, sous l’impulsion de Sébastien et Benoît. Elle au lieu au Tuba qui est prêt à accueillir les réunions Open Food Facts tous les 3ème mardi du mois. Rendez-vous le 19 février pour la prochaine réunion donc ! Mini compte-rendu sur le wiki.
J’espère qu’il y aura bientôt d’autres groupes locaux un peu partout en France et hors de France ! Ca vous dirait d’en démarrer un ?
Data for Good
Comme tous les mercredis, les participants du projet Data for Good Open Food Facts se retrouvent au Liberté Living Lab à Paris. Le but du projet : estimer l’impact environnemental des produits alimentaires pour que chacun puisse prendre en compte cet impact lorsqu’on choisit ses aliments.
Soirée de contribution au libre à Paris
Tous les jeudis soir a lieu une soirée de contribution aux projets libres à Paris, où se retrouvent des membres de communautés liées au libre comme l’April, Framasoft, OpenStreetMap, Perl, Ubuntu, Wikimedia et Open Food Facts. Cette semaine on était 3 à travailler sur Open Food Facts, sur les imports de données fournies par des producteurs.
Une infographie pour expliquer comment participer à Open Food Facts
Il y a énormément de façons différentes de participer à Open Food Facts. Pour présenter toutes ces façons et éviter que l’on égare les bonnes volontés, quelques contributeurs ont créé une superbe infographie pour présenter clairement comment chacun peut contribuer au projet. Un grand merci à eux ! (L’infographie est en bas de cet article)
Préparations pour le Google Summer of Code
Grâce au Google Summer of Code, l’année dernière, 2 étudiants ont pu faire un stage rémunéré par Google pour travailler sur Open Food Facts : Huzaifa qui a fait énormément progresser notre application Android, et Sagar qui a développé un algorithme d’intelligence artificielle pour extraire automatiquement les valeurs nutritionnelles depuis une photo du tableau nutritionnel. Nous espérons qu’Open Food Facts sera à nouveau une organisation sélectionnée pour participer au programme, et nous sommes en train de préparer des idées de projets pour le Summer of Code, et déjà d’accueillir de nombreux candidats qui viennent sur notre forum de discussion Slack.
Taxonomies des catégories et des ingrédients
Open Food Facts ne se limite pas à la collecte de données sur les produits alimentaires : on essaie aussi de les ordonner et d’en extraire des informations utiles. Ainsi [on développe des taxonomies]https://en.wiki.openfoodfacts.org/Global_taxonomies), des sortes de hiérarchies multilingues, par exemple pour les catégories de produits et pour les ingrédients, qui nous permettent de classer les produits (de savoir que les yaourts à la fraise sont des yaourts, des produits laitiers etc.) et d’identifier les ingrédients quelque soit la langue utilisée.
Ces taxonomies sont élaborées petit à petit, en fonction de ce que l’on trouve dans les produits. Cette semaine, Arnaud, Léonore, Luna, Morgane, Sébastien et d’autres ont enrichi en particulier les taxonomies des catégories et des ingrédients.
Open Pet Food Facts
En plus d’Open Food Facts pour les produits alimentaires, nous avons aussi commencé Open Beauty Facts pour les cosmétiques, Open Pet Food Facts pour l’alimentation pour animaux, et Open Products Facts pour tout le reste.
Cette semaine la taxonomie des catégories de produits alimentaires pour animaux a également été enrichie.
Nouvelle application iOS
L’application iPhone d’Open Food Facts n’a pas beaucoup évolué depuis son développement initial en 2012, et il lui manque toutes les super fonctionnalités que nous avons ajoutées dans l’app Android.
Mais une app iOS complètement nouvelle arrive bientôt ! Arnaud a travaillé cette semaine sur une nouvelle app native développée par Andrès et Rudrank qu’ils n’avaient malheureusement pas eu le temps de finir complètement. Et grâce à une subvention de Santé publique France, nous avons pu engager Philippe pour qu’il puisse travailler à plein temps ces prochaines semaines pour terminer l’application iPhone et lui ajouter toutes les fonctionnalités pour la mettre au niveau de l’app Android.
Correction semi-automatique des données des produits
Raphaël et Arnaud mettent en place un outil pour compléter ou corriger automatiquement ou semi-automatiquement (après validation manuelle) les données des produits comme la catégorie du produit ou l’orthographe de la liste des ingrédients. Cela marche déjà très bien pour les catégories et les premiers essais pour la correction orthographique des listes d’ingrédients (en particulier des erreurs de reconnaissance optique de caractères) sont très positifs !
Checkbot pour vérifier les produits
Charles est en train d’améliorer l’un des robots qui vérifie la cohérence des informations nutritionnelles des produits et envoie des alertes aux contributeurs en cas de doute.
Installer un environnement de développement d’Open Food Facts avec Docker
Fabien a mis en ligne un environnement Docker pour Open Food Facts avec des instructions pour pouvoir installer le code du serveur d’Open Food Facts, afin de permettre aux développeurs backend ou frontend de disposer d’un environnement de test et de développement.
Mise à jour des certificats SSL
LetsEncrypt permet maintenant de générer des certificats SSL « wildcard » (qui fonctionnent également pour les sous-domaines que nous utilisons énormément sur OFF : chaque pays a son propre sous-domaine, comme de.openfoodfacts.org pour l’Allemagne). Tous les certificats d’Open Food Facts ont maintenant été migrés sur LetsEncrypt.
Documentation des champs de la base
Les données d’Open Food Facts sont disponibles via notre API et des exports en différents formats (CSV, MongoDB). Ces données sont réutilisées dans plus de 100 applications. De nombreux nouveaux champs ont été ajoutés aux produits et la documentation n’est plus à jour. Charles a commencé à s’y attaquer.
Discussions avec d’autres projets
Cette semaine on a discuté avec plusieurs autres projets qui pourraient utiliser la base Open Food Facts et/ou ouvrir des données de produits en open data pour qu’elles apparaissent sur Open Food Facts. D’abord avec Myriam et l’équipe du Data Food Consortium qui a pour but d’élaborer des standards ouverts pour facilité les échanges entre les producteurs et les distributeurs, puis avec Hélène de la Ruche qui dit oui qui organise des achats en direct des producteurs, et enfin avec Léonard de Panjee qui est également une plateforme d’échange de données entre producteurs et distributeurs.
C’est un hasard du calendrier, mais ces 3 projets ont un point commun : ils souhaitent tous les 3 favoriser les circuits courts et ils font la part belle aux produits non transformés comme les fruits et légumes frais, vendus en vrac. C’est aussi un sujet intéressant pour Open Food Facts : comment référencer efficacement les produits non emballés, sans code barre, vendus en vrac ; quelles applications intéressantes pourrions nous développer avec les données de ces produits ?
Import des données et des photos transmises par Carrefour
De plus en plus de producteurs nous transmettent les données et les photos de leurs produits pour qu’elles soient intégrées ou mises à jour dans la base Open Food Facts. Cette semaine on a importé 3000 produits de Carrefour. Les données transmises par Carrefour contenaient des champs qui n’existaient pas encore dans Open Food Facts comme les indications sur la préparation, des idées de recettes ou les informations de contact du service consommateur. On en a donc profité pour les ajouter.
Comme un poisson à l’eau : allons à la pêche aux infos
L’ANIA, le lobby de l’industrie agro-alimentaire a publié un article pour indiquer que les cabillauds vendus en France n’ont plus d’eau et de polyphosphates ajoutés. On a donc lancé un appel à la communauté des contributeurs pour aller prendre des photos fraîches des filets de poissons (cabillaud mais aussi les autres : colin, limande, flétan etc.) vendus en ce moment en magasin pour vérifier si c’est bien le cas. Si vous voulez nous aider, pourriez-vous scanner quelques filets de poissons avec l’app Open Food Facts dans un magasin proche de vous ?
Collaboration scientifique avec l’EREN
L’Equipe de Recherche en Epidémiologie Nutritionnelle (EREN) est l’équipe qui a mis au point le Nutri-Score. Elle est en train d’étudier l’adéquation du Nutri-Score pour le Mexique en collaboration avec des chercheurs mexicains qui ont ajouté 3000 produits mexiques dans Open Food Facts pour mener cette étude. Nous sommes maintenant en train d’aider à classer ces produits dans différentes catégories pour que les chercheurs puissent vérifier l’utilité du Nutri-Score pour chacune des catégories de produits. Vincent a en particulier créé une extension Chrome qui permet d’ajouter des fonctions au site Open Food Facts pour pouvoir éditer les fiches produits en masse.
Ces collaborations avec les équipes de recherche sont très motivantes pour nous, car ces recherches peuvent avoir ensuite un grand impact sur la santé de tous !
Demandes de subventions pour mettre en place une petite équipe permanente
Comme vous pouvez le voir ci-dessus, on ne manque pas de choses à faire ! Et il y a encore bien d’autres sujets dans notre feuille de route 2019 sur lesquels nous devons avancer. Heureusement le projet Open Food Facts suscite beaucoup d’enthousiasme et beaucoup de bonnes volontés sont prêtes à nous aider ! Nous sommes aujourd’hui tous bénévoles, mais pour avancer plus vite (et aussi plus sereinement), nous sommes en train de chercher des financements pour mettre en place une petite équipe de permanents pour appuyer le travail de tous les bénévoles.
En plus de la collecte de dons que nous avons lancée en fin d’années, nous sommes en train de déposer des demandes de subventions auprès d’organismes publics et de fondations privées (non liées à l’industrie). C’est en soi-même un gros travail pour identifier les opportunités (si vous avez des idées ou des contacts, on est preneurs !) et monter les dossiers. On doit en envoyer 2 cette semaine.
Soutenons les biens communs !
Le collectif SavoirsCom1 a publié un article L’argent public devrait servir les communs plutôt que l’industrie alimentaire ! pour soutenir Open Food Facts face au projet Num-Alim de l’industrie agro-alimentaire pour créer une base similaire mais controllée par l’industrie. L’article a été beaucoup partagé, en particulier sur Twitter (89 RTs). J’espère qu’il sera aussi lu et entendu par les décisionnaires de l’Etat, mais c’est en tous cas déjà très encourageant d’avoir le soutien des communautés des biens communs, du libre et des données ouvertes !
La semaine est finie ! (et une nouvelle commence 🙂 )
J’espère que ce premier tout horizon de toutes ces petites choses qui font Open Food Facts (et qui font d’Open Food Facts un projet formidable) vous a intéressé. Peut-être vous donnera-t-il aussi envie de participer au projet, d’une façon ou d’une autre ! Vous pouvez nous rejoindre en particulier sur notre espace de collaboration Slack, sur le groupe Facebook des contributeurs, sur Twitter ou par mail à contact@openfoodfacts.org
Et bien sûr pour voir en un coup d’oeil toutes les façons de contribuer, voici l’infographie qui a été réalisée cette semaine par les contributeurs d’Open Food Facts ! (Cliquez dessus pour la voir en grand)